DERRIÈRE LE VOILE

L’inhumanité est clairement volontaire et fait intimement partie de l’intrigue. Chaque habitant est la caricature d’un vice, d’un trouble, d’un abcès. Mon objectif était clair dès le début : les déshumaniser à tel point que le village, envahi par des menhirs plus « vivants » que nature, vous apparaisse comme un personnage à part entière. Krymor est personnifié, Krymor devient un élément central de l’histoire.

Les adjectifs pour décrire les habitants sont choisis pour laisser penser qu’ils sont presque « morts » alors que ceux utilisés pour les maisons, l’église, les mégalithes sont habituellement employés pour les humains.

Quand un évènement se produit à Krymor, un fait similaire se produit sur l’île EKvyr au même moment. L’effet de parallélisme lie encore plus les deux lieux secrètement.

Une scène qui s’accélère dans le village avec des apparitions de menhirs ? Une évacuation géante des Kranns sur l’île ! Une réunion de crise dans une salle de réunion dans l’hôtel Taironne ? Une Fratrie qui se réunit pour élaborer des plans douteux !

Mais quelle est cette fameuse « première combustion » ? La combustion survient à un moment du livre de manière inattendue. Elle est symbolique, souvent cruciale pour la suite de l’histoire. Dans chaque livre, une nouvelle combustion apparait. Cette combustion est liée au dessin sur la couverture, c’est ce qui rend encore plus intéressant le phénomène ! Quand un lecteur repose le livre, il doit se poser ces questions : quelle est donc cette combustion ? A quelle moment survient-elle ? Que signifie-t-elle ? Quel est le lien avec la couverture ?

5 livres. 5 combustions.

5 liens indéfectibles.
Tout est écrit, juste devant vos yeux.

« Une île qui coule » : une malédiction plane sur celle-ci, un pentagramme de 5 naufrages est apparu, et Ekvyr menace de s’enfoncer dans les abîmes ! Ce phénomène évoque la disparition des archipels liée à la montée du niveau de la mer. Cinq États du Pacifique, les Maldives, les îles Tuvalu, Marshall, Nauru et Kiribati, pourraient disparaître à cause de la montée du niveau de la mer due au changement climatique. Cinq ? Comme par hasard !

« La désinformation » : notre société vit des réseaux sociaux, l’information circule à une rapidité fulgurante et est souvent déformée. Les « fake news » sont monnaie courante. Sur l’île, c’est pareil, l’information est contrôlée, souvent modifiée. Pourtant, elle est capitale dans un monde sans téléphone portable !

Les prénoms et les noms des personnages ne sont pas anodins ! Encore un mystère, me diriez-vous ? Des noms tirés dans tous les sens en Bretagne. Des doubles n à foison, des e qui manquent, des o qui pullulent ! Des sonorités qui dénotent.

Des prénoms presque normaux pour l’île Ekvyr. Rien ne va plus ! Pourtant, tout est question de point de vue. Le « Mystère Krymor » ce n’est pas qu’un livre, c’est toute une aventure !